N'est pas bonne maman psychologue qui veut : expliquer la mort... pas évident !

LA MORT

• Comment aborder la mort avec un enfant qui veut savoir ce que c’est ?
• Comment parler de la mort à un enfant sans faire allusion à la religion et quand on ne croit pas à une autre vie après ?
• Si l’être cher décédé se fait réduire en cendres, comment expliquer le processus à l’enfant sans le traumatiser à la vie?

Il y a une couple d’années, une amie à moi avait tenté, avec peu de succès et surtout un manque de tact flagrant, de répondre aux interrogations de sa fillette de presque quatre ans à propos de la mort.  Je me rappelle avoir beaucoup ri parce que j’avais trouvé ses explications vraiment très crues.
C’était à propos de la grand-mère de mon amie.
- «Maman, pourquoi elle est morte ?
-Parce que la vie est ainsi faite.  Tout le monde meurt.  Un jour, je vais mourir; ton père aussi; ton chien… et même toi.»

À mon tour, avec mon fils, quelques saisons plus tard, alors que nous étions dans un salon funéraire et qu’après avoir vu la madame morte dans son cercueil ouvert il avait trouvé l’endroit où les urnes sont exposées, je me suis plantée royalement :
-«Maman, c’est quoi ça ?
-Eh bien !  Tu sais, la madame morte que tu as vue tantôt va bientôt elle aussi se retrouver ici dans une petite boîte et dans la vitrine. (Oui, je sais… j’en avais trop dit!)
Super étonné mais surtout mort de rire, Xavier me dit :
- Ben voyons donc, on ne peut pas mettre la madame morte là-dedans, elle est bien trop grosse.
Mini silence d’une fraction de seconde avant qu’il me pose la question, les yeux fichtrement ronds comme des billes :
-Comment on va faire ça ?»
Immédiatement, j’ai su que je n’avais pas brillé d’intelligence et que je m’étais mis les deux pieds dans le même plat.  Ne voulant pas finir par lui causer une peur bleue avec le four crématoire et les cendres, ne voulant pas le traumatiser comme mon amie l’avait fait avec sa fille, je lui répliquai un beau et bien senti «tu demanderas ça à ton père!» et, bien sûr, pour qu’il n’aille pas illico poser la question à son père alors que celui-ci était en train de consoler sa collègue de travail, la fille de la madame morte soit dit en passant, je simulai un faux gaz pour faire diversion.  Je préférais mille fois qu’il aille déblatérer que j’avais pété plutôt qu’il aille demander comment la madame morte allait réussir à entrer dans une petite boîte.  Par chance, en moins de temps qu’il en faut pour crier ciseaux, fiston était déjà passé à autre chose comme à jouer aux autos avec un nouvel ami dans le salon funéraire, arrière petit fils de la madame morte.